Témoignage d’une vocation

Le mois de juin, notamment autour de la fête de saint Pierre et Paul est le temps des ordinations sacerdotales. Nous avons demandé à Jean-Baptiste Mack, séminariste, de nous témoigner de son appel.

Je m’appelle Jean-Baptiste, j’ai 28 ans et je vais vous partager comment DIEU a choisi de m’appeler à quelque chose de peu commun : devenir prêtre.

Je suis originaire de Haute-Savoie, près de la frontière suisse ; j’ai grandi dans une famille de 4 enfants et été éduqué dans la foi chrétienne. J’ai appris et expérimenté assez jeune grâce au scoutisme qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir (Ac 20,35). Au lycée je me suis mis en tête de devenir avocat pour me mettre au service des autres et les aider. Mais paradoxalement c’était aussi une période où la foi ne comptait plus pour moi. J’allais à la messe le dimanche uniquement pour faire plaisir à mes parents, les seules choses importantes pour moi étaient mes amis, le sport et les soirées. C’est alors que pendant les journées mondiales de la jeunesse (JMJ) à Madrid en 2011, le Seigneur est venu me trouver.

Pour la 1ère fois de ma vie, j’ai décidé de me livrer totalement au prêtre en confession. J’avais toujours eu peur d’être jugé par l’homme que j’avais en face de moi. Mais lui m’a dit « merci » en m’expliquant que désormais Jésus pouvait vraiment me pardonner tous mes péchés et me montrer son amour infini. J’ai alors réalisé que DIEU n’était pas lointain, qu’il était là, devant moi, à travers son prêtre, et que son plus grand désir était de me communiquer son amour brûlant. Cette expérience d’amour et la joie qui en a découlé m’a retourné, j’avais désormais le désir de mettre Jésus au milieu et au centre de toute ma vie. Je voulais aussi en parler le plus possible autour de moi, pour que chacun vive cela ! En réalité ce n’était rien de plus que faire l’expérience de ce à quoi nous sommes tous appelés : la sainteté. Pour moi, cet appel-ci s’est concrétisé avec le temps dans la communauté de l’Emmanuel, j’étais touché par la louange, l’adoration, la compassion, l’évangélisation, la fraternité et la simplicité qui s’y vivait.

Ascension alpine à la croix de Belledonne, le 7 septembre 2020, avec les pères Jean-Baptiste Buchet et Jean-Christophe Bertrand

Mais en arrivant à Lyon pour mes études de droit, je me suis vite rendu compte que cet univers n’était pas pour moi. Je voulais aider et servir mais de manière concrète, de plus je me sentais à l’étroit dans cette grande ville, j’avais besoin d’espace, de retrouver mes montagnes en fait. Je me suis alors construit un projet de vie très simple : carrière dans la gendarmerie pour faire du sauvetage en haute montagne, mariage et famille. J’avais pensé à tout… sauf à laisser une place à DIEU. En réalité j’avais peur d’être appelé à devenir prêtre et à devoir tout lâcher. Mais le Seigneur a agi avec douceur, en 2015 durant un forum de jeunes, pendant l’adoration, j’ai eu cette réflexion : si DIEU m’aime vraiment, qu’il veut le meilleur pour moi, il me comblera au-delà de toute espérance quel que soit le chemin. Et si c’était en devenant prêtre ? Il m’est apparu alors comme une évidence qu’il ne fallait pas que je passe à côté de cette question.

J’ai prié, j’ai ouvert ma bible, j’y ai lu : « Suis-moi. » (Jn 1,43).

Maintenant, 6 ans plus tard, je vois un peu mieux à quel point la pédagogie de DIEU est incroyable, Il est vraiment un Père qui nous conduit. J’ai commencé puis quitté la formation du séminaire pendant 2 ans pour mieux y revenir avec un diplôme d’éducateur sportif en montagne. Et pendant tout ce temps il ne m’a pas lâché. Mon désir de devenir prêtre et la joie qui va avec n’a finalement jamais cessé de grandir. J’ai expérimenté cette joie durant cette année ici en vivant avec les prêtres, en servant avec des paroissiens, dans mes missions de visites auprès des malades à l’hôpital et à chaque messe vécue. DIEU désire se faire proche de chacun. Le prêtre est appelé pour manifester cette proximité du Seigneur par sa disponibilité et le rendre réellement présent par les sacrements.

Alors n’ayons pas peur d’eux ni de DIEU, puisqu’il n’est qu’Amour (1 Jn 4, 8), avançons vers lui « verso l’alto » (Bienheureux Pier Georgio Frassati).