A la rencontre d’un nouvel arrivant
Faisons connaissance avec Jean-Baptiste Mack, séminariste en mission pour un an sur notre paroisse ;
Ti : D’où venez-vous, Jean-Baptiste ?
Je suis originaire de la Haute-Savoie, un petit village, la Châble, près de la frontière suisse et à quelques kilomètres de Saint-Julien-en-Genevois. Je suis le 3ème d’une famille de 4 enfants.
Ti : Comment est venue votre envie de rentrer au séminaire ?
Mes parents sont catholiques et font partie de la communauté de l’Emmanuel. Vers 13 ans, je n’ai plus eu le goût à la religion, préférant le sport et les sorties même si je continuais à aller à la messe. Toutefois en 2011, je m’inscris au JMJ à Madrid avec la communauté de l’Emmanuel. J’y pars pour de mauvaises raisons : faire la fête, rencontrer du monde…
Là-bas, la veille du 15 août, je ressens le besoin de me confesser. Pour la première fois de ma vie je décide de me livrer vraiment. Ce fut un choc et une révélation lorsque mon confesseur me dira : « Merci. Jésus est heureux que tu te sois confié à lui ». Comme pénitence, il m’invite à dire seulement merci à Jésus exposé dans le Saint Sacrement. C’est pendant ce temps d’adoration que je réalise que Jésus Christ est vraiment présent devant moi, qu’il m’aime et qu’il m’a accompagné durant toutes ces années sans jamais me lâcher. Cela a vraiment marqué le début d’un chemin de foi pour moi.
Il s’est passé plusieurs années avant que la question de la vocation se pose ; je crois que le Seigneur a travaillé !
Ti : quels ont été vos études ?
J’ai fait deux années de droit à Lyon. J’ai suivi l’école d’évangélisation proposée par la communauté en Allemagne. J’ai passé ensuite le concours de sous-officier de gendarmerie avec pour objectif l’unité de sauvetage en haute montagne.
Ti : et alors le séminaire ?
Lors d’un forum des jeunes en 2015, une question s’impose à moi « et si le Seigneur m’appelait à quelque chose de plus grand », « et si c’était cela le chemin vers le plus grand bonheur ». C’était 15 jours avant mon concours de gendarmerie. Je le passe, je le réussis mais je rentre au séminaire !
Ti : en quoi consiste une première année au séminaire ?
La première année est appelée propédeutique ; c’est une année où « on prend à bras le corps la question de la vocation ». C’est une année de discernement, de réflexion avant de s’engager vraiment dans le séminaire. Elle est basée sur 4 grands axes : la vie spirituelle (prière en silence, messe quotidienne, office des heures, adoration), une vie fraternelle intense (4 à 5 par fraternité de vie), des cours (sur la prière, sur l’histoire de l’Eglise, le Credo, la lecture de la Bible en entier), la mission (visite pour témoigner de sa foi par exemple dans des classes).
Cette année permet un approfondissement de l’appel et permet d’être en vérité avec soi-même. Pour cela nous sommes accompagnés par des prêtres et des laïcs. Nous vivons également une retraite selon les exercices de saint Ignace.
Pour ma part, mes deux critères pour savoir si je suis là où je dois être sont la Paix et la Joie.
A l’issue de cette première année, on m’a demandé de reprendre mes études pour avoir un diplôme professionnalisant et donc je suis devenu éducateur sportif, spécialisé dans les métiers de montagne (escalade, ski, accompagnateur moyenne montagne.) C’était aussi un peu comme un défi pour ma vocation !
Après une retraite en silence, j’ai rejoint le séminaire Saint-Irénée pour deux ans de cycle de disciple missionnaire (apprendre à être disciple du Christ et à être en mission). Cela peut être suivi d’un stage pratique, ce que je viens faire ici. J’aurai ensuite 3 autres années de 2ème cycle configuration au Christ Pasteur où l’on se rapproche du Christ dans sa mission de Pasteur avant le diaconat.
Pour devenir prêtre, les études ne sont qu’une part de la formation car une part importante est aussi laissée à la vie spirituelle, fraternelle et à la mission.
L’ensemble de mon parcours depuis les JMJ de Madrid a été vécu dans la communauté de l’Emmanuel où je me sens plus libre pour vivre ma vocation et où je peux m’appuyer sur mes frères.
Ti : Vos premières impressions sur notre paroisse ?
Je suis très heureux de découvrir une paroisse vivante avec son histoire très concrète (Badoit à Saint-Galmier, la verrerie à Veauche, les roses à Chambœuf…). Je retrouve également la ruralité de mon enfance.
J’ai aussi d’autres missions. Parmi elles : faire des visites à l’EHPAD de Saint-Galmier, de belles rencontres ont lieu avec ces personnes qui sont la mémoire de tous les clochers.
Propos recueillis par Nadine